Comment faire évoluer une société dont le modèle ne prépare pas à l’évolution?
Notre modèle de société est influencé par un leadership multimillénaire, plutôt directif que collaboratif, issu de notre passé historique et religieux, et mu par la seule productivité financière qui est une productivité de production et non de création.
Ce modèle, par l’intermédiaire de l’école, forme avant tout des producteurs spécialisés sans leur donner une compréhension globale de leur environnement ni la moindre initiation à la gestion du changement. Par ailleurs, en étouffant leur identité propre par des « Fais ce qu’on te dit » trop directifs et en les mettant en compétition les uns contre les autres, il omet de développer en eux les qualités nécessaires à la gestion de l’évolution, la créativité et la collaboration. Cela se traduit par un cloisonnement des fonctions, des cultures et des esprits qui vient s’ajouter aux conflits d’intérêts pour générer ce que l’on a coutume d’appeler la « résistance au changement ».
Ce manque de «culture du changement» et ce formatage à la seule productivité financière ont une triple conséquence:
Aujourd’hui, l’exclusion est la plus opressante des menaces qui pèse sur l’ensemble des individus car personne ne peut s’en sentir réellement protégé du fait d’une spéculation financière, sans contrôle ni contre-pouvoir, qui méprise l’être humain au profit de la seule valeur reconnue institutionnellement par notre société comme symbole de succès: l’argent !
Pour lutter contre cette menace, attendrons-nous, comme d’habitude, le point de rupture qui nous fera nous massacrer de nouveau et finalement nous aligner sur la loi exclusive des futurs vainqueurs,…avant de recommencer ultérieurement ?
Y-a-t-il une approche alternative à celle des conflits successifs pour faire évoluer notre condition humaine, une approche qui soit proactive plutôt que réactive, une approche qui rassemble et non qui divise ? Comment appréhender ce problème? Quelle stratégie adopter? Quels plans d’actions mettre en œuvre?
Prenons l’exemple des entreprises confrontées en permanence à la concurrence et à l’évolution technologique; leur survie dépend avant tout, de la compréhension de leur environnement et de son évolution d’une part, et de la fiabilité du diagnostic qu’elles en font d’autre part. A partir de ce constat une Vision pour le futur peut être élaborée qui se traduit par la définition d’une stratégie d’évolution et une volonté de mise en œuvre. Cette Vision est d’autant plus pertinente qu’elle est partagée, ce qui nécessite que le diagnostic et, en amont, la compréhension de l’environnement et de son histoire le soient également.
Cette approche existe mais n’est encore utilisée que minoritairement; il s’agit du leadership collaboratif. Pour l’avoir pratiquée pendant plus de trente ans, je sais qu’elle est bien plus performante que le leadership directif lorsqu’il s’agit de gestion du changement au sein d’organisations, et ce, quelle que soit la taille de celles-ci.
Pour pouvoir l’appliquer à la gestion de l’évolution de notre condition humaine de façon proactive, et prévenir ainsi des conflits sanglants, il faut convaincre une majorité d’individus formatés au seul leadership directif.
Seul, c’est une mission impossible. Mais avec les autres et le temps tout est possible.
L’objectif du Centre de Réflexion de Rix, ouvert à la contribution de tous, est d’amorcer cette démarche. Club de réflexion et de recherche ouvert à la diversité, il a pour ambition première de faciliter au plus grand nombre la compréhension de cette problématique afin de permettre la recherche de solutions.
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